Oxygène Mont-Godinne

Association de Transplantés Pulmonaires

 

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DON D'ORGANES, DON DE VIE... 

Témoignage de Patrick

 

Je m'appelle Patrick, j'ai 30 ans et je suis atteint d'une maladie génétique qui s'appelle la mucoviscidose. Cette maladie rend les sécrétions collantes, ce qui a pour effet principal d'obstruer les bronches, mes poumons devenant par ce fait même le siège de nombreuses infections. Ces infections entraînent inexorablement une détérioration définitive du système respiratoire. A cela s'ajoutent de gros problèmes articulaires (semblables à de l'arthrose) ainsi qu'une mauvaise absorption des graisses car mon pancréas est atteint lui aussi. Que dire d'autre ?

A part des séjours en milieu hospitalier de plus en plus fréquents (deux mois à la maison est un maximum), des hémoptysies multiples, deux embolisations, un diabète lié lui aussi aux problèmes du pancréas, et bien en dehors de tout ça, tout va bien...

Il y a deux ans et demi, si c'était mon avis, ce n'était certainement pas celui de mon médecin, et au vu de mes hémoptysies répétées, il me proposa de penser à une possible transplantation bi-pulmonaire. Alors âgé de 27 ans, n'ayant que très peu de chances de passer l'hiver qui s'annonçait fort rude et sachant depuis toujours que telle serait ma destinée, j'ai décidé un matin de juin 2003 de franchir le pas.

Après un bilan pré-greffe fort éprouvant, me voilà en liste d'attente dès le mois d'août.
Dès lors, mes journées se ressemblèrent de plus en plus, le plus significatif étant que tout devenait de plus en plus pénible à faire : me laver, manger, marcher, monter un escalier. Heureusement, l'oxygénothérapie est venue un peu m'aider, mais si peu... Quand ton heure vient, elle vient et dans mon cas, elle arrivait à grands pas.

Un soir de novembre cependant, un coup de fil sur le GSM de maman changea radicalement mes perspectives d'avenir. C'était le coup de fil attendu, espéré, redouté.
Le Docteur EVRARD me téléphonait pour me prévenir qu'un greffon était disponible.
A partir de ce moment-là, tout a été très vite. Trajet de nuit vers l'hôpital universitaire de Mont-Godinne, admission aux urgences, prises de sang de contrôle et transfert au bloc. Les jolis yeux de l'anesthésiste, l'injection qui me conduit bien malgré moi dans les bras de Morphée, un rêve, le rêve d'une journée normale et puis le réveil. Des voix dans le lointain qui me disent que tout s'est bien passé, mon pouce qui se lève pour dire à tous que je vais bien.

J'étais greffé. J'étais vivant.

Et surtout je respirais comme je n'avais jamais respiré. Une sensation unique, inoubliable.
Mes articulations ne me faisaient plus souffrir et de nouvelles perspectives d'avenir s'offraient enfin à moi.

Après deux mois de rééducation, de contrôles en tous genres, je sortais enfin de l'hôpital.

C'était un 31 décembre, ça ne s'invente pas....
Quelques jours après, Pascal, un «  vieux greffé » - il allait sur ses 9 ans de greffe bi-pulmonaire -, me téléphona. Il aurait bien voulu participer aux jeux européens pour greffés et me proposait de l'accompagner. Les jeux avaient lieu au mois de juin, j'aurais donc les 6 mois de greffe requis pour pouvoir y participer. 

J'ai donc accepté de me lancer dans l'aventure, et quelle aventure ! : mes jambes ne savaient plus courir, si le souffle était là, les muscles manquaient cruellement à l'appel. Une rééducation musculaire était indispensable pour pouvoir au moins trottiner, ne parlons pas de courir, mon seul essai en la matière se solda par un magnifique vol plané. On aurait dit un petit garçon qui apprenait à marcher. Mais de semaine en semaine, mon corps reprit une allure plus sportive et la veille du départ, j'était prêt à rapporter au moins une médaille.
Les Jeux Européens se déroulaient à Dublin. L'ambiance était très amicale et totalement dans l'esprit de Pierre de Coubertin. Si le vainqueur du 400 mètres se fait évidemment applaudir avec entrain, le dernier arrivé ne l'est pas moins.
Au cours de cette semaine de jeux, j'ai rencontré des greffés venant de toute l'Europe, mais aussi de toute le Belgique. Wallons, Flamands, on était bien loin du bac à sable de nos ministres. On était là pour la seule et même raison : la joie de pouvoir faire du sport, car nous étions tous des miraculés.
Quel plaisir de pouvoir courir derrière un volant de badminton, de participer au lancement du poids, de franchir la ligne d'arrivée après un 400 mètres.

Le don d'organes n'a pas seulement amélioré ma vie, il m'a fait découvrir une vie nouvelle, une vie que je n'aurais jamais connue sans ce don magnifique et désintéressé.
Le don de la vie tout simplement.

Patrick.

 

 

 

 
 
   
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